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tant à la protection, à la juridiction de l’Angleterre.

L’Angleterre n’avait jamais reconnu le droit de la Hollande, et les chartes des Compagnies du nord et du sud, ne laissaient point de place à un établissement étranger, car elles comprenaient toute l’Amérique, de la Nouvelle-Ecosse aux Florides. Cromwell avait pensé à la conquête de la Nouvelle-Belgique ; Charles II aussitôt après son avènement, excité par une antipathie personnelle pour les Pays-Bas non moins que par l’intérêt de la couronne, ne voulut point reconnaître une possession paisible de plus de quarante ans. En mars 1664 il donna à son frère le duc d’York et d’Albany un privilège qui conférait au prince, sous le nom de territoire de New-York, toute la Nouvelle-Belgique, et qui empiétait même sur le Massachussets et le Connecticut[1].

La charte accordait au duc le droit de gouverner et de punir suivant les lois et ordonnances qu’il lui conviendrait d’établir, pourvu qu’elles fussent aussi près que possible des lois et des statuts du royaume d’Angleterre ; réserve faite à la couronne du droit de recevoir et de déterminer les cas d’appel[2]. C’était donner au propriétaire un pouvoir presque royal en laissant aux colons les libertés de la patrie.

  1. Hildreth, History of the United States, t. I, p. 444.
  2. Story, § 111.