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la liberté et les droits de la nation. Dès cette époque les colons, sans distinction d’origine, furent considérés comme sujets anglais habitant une province de l’empire britannique. Nulle charte particulière ne leur fut accordée ; mais ils jouirent de tous les droits et privilèges nationaux ; et ces droits ils les réclamèrent avec une insistance qui faisait dire à l’un des premiers gouverneurs, étonné de cette ardeur pour la liberté chez des gens qui n’étaient point toujours d’origine bretonne : « Il n’y en a pas un de vous qui ne soit tout gonflé de ses prérogatives d’Anglais et de sa grande charte. »

Le gouvernement de la colonie fut dès lors celui d’une province royale : un gouverneur nommée par la couronne, une assemblée générale nommé par les propriétaires ; cette forme dura jusqu’à la révolution.

La liberté religieuse ne fut pas non plus troublée ; la tolérance fut une des conquêtes de la révolution de 1688 ; mais il y eut une fâcheuse exception pour les papistes, c’est-à-dire pour les catholiques. On était au lendemain du règne de Jacques II, et la révocation de l’édit de Nantes répandait dans toute l’Angleterre et portait en Amérique les victimes de la persécution catholique. On n’imaginait rien de mieux que de venger la persécution par le martyre. Au commencement du xviiie siècle la loi menaçait d’emprison-