nement perpétuel tout jésuite ou prêtre papiste saisi dans la colonie, et s’il reparaissait après s’être enfui, il était puni de mort. C’est là une disposition qui, suivant l’historien de la colonie, Smith, qui écrivait vers 1750, était digne d’être maintenue à perpétuité. La constitution de New-York de 1774 exige encore de quiconque se fait naturaliser, un serment d’abjuration de toute allégeance étrangère et de soumission aux lois de l’État, en toutes matières ecclésiastiques aussi bien que civiles ; disposition qui certainement avait pour but d’exclure les catholiques des bienfaits de la naturalisation.
Telle est la bizarrerie de l’esprit humain. La justice qui semble sa loi naturelle, n’y entre que par degrés, à grand effort ; le préjugé y domine longtemps ; et jamais au sortir de l’esclavage l’homme ne veut reconnaître la liberté de ses anciens maîtres, comme si la lutte l’avait courbé de façon à ne pouvoir reprendre l’équilibre.
Je ne dirai rien des lois civiles de New-York. Si l’on en croit Story et Kent, ce fut de toutes les colonies celle qui conserva avec le plus de soin les institutions de la métropole ; c’est encore l’État qui, tout en ayant soumis ses lois à trois ou quatre révisions successives, a le mieux conservé les fortes maximes de la coutume anglaise.
Quant au caractère général des habitants, la colonie formée par un triple courant d’émigra-