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de payer deux peaux de castor par an[1]. Ce fut le roi qui donna à la nouvelle province le nom de Pensylvanie, non pas en l’honneur du nouveau propriétaire, mais en l’honneur des grands mérites et fidèles services de l’ancien et fidèle serviteur de la couronne, l’amiral Penn.

Au bord de la Delaware il y avait déjà une colonie de Suédois, envoyés par le chancelier Oxenstierm, qui avait ainsi exécuté une des grandes pensées de Gustave-Adolphe. Mais la triste situation de la Suède avait laissé cette plantation sans défense, et les Hollandais l’avaient conquise en 1655 et réunie à la Nouvelle-Belgique. Depuis la soumission de la Nouvelle-Amsterdam à l’Angleterre, la colonie suédoise se trouvait donc comprise dans la charte du duc d’York ; Penn obtint la concession de ce territoire avec d’autant plus de facilité que le duc d’York avait été l’ami de son père et s’était de tout temps déclaré son protecteur ; le Delaware fut donc réuni à la Pensylvanie, d’où quelques dissentiments le firent détacher en 1702 et ériger en province séparée.

La charte de concession, en date du 4 mars 1681, rédigée par Penn lui-même, réglait le gouvernement de la même façon que la charte du Maryland, c’est-à-dire qu’à côté des droits du pro-

  1. Charte de Pensylvanie, art. 2.