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nir, et dont il ferait le germe d’une nation[1], » écrivit à ses vassaux et sujets la lettre suivante :

« Mes amis, je vous souhaite toute espèce de bonheur ici-bas et plus haut. C’est pour vous faire savoir qu’il a plu à Dieu dans sa providence de vous mettre dans mon lot, de vous confier à mon soin. C’est une affaire que jusqu’à présent je n’ai point entreprise ; mais Dieu m’a donné la conscience de mon devoir et un esprit honnête pour agir droitement. J’espère que vous ne serez point troublés par ce changement et par le choix du roi, car vous voici maintenant solidement établis et non pas à la merci d’un gouverneur qui vient pour faire grande fortune. Vous serez gouvernés par les lois que vous ferez vous-mêmes, et vous vivrez libres, et, si vous voulez, comme une nation sage et industrieuse. Je n’usurperai aucun droit et n’opprimerai personne ; Dieu m’a inspiré une meilleure résolution et m’a donné sa grâce pour l’exécuter. En somme, je me prêterai cordialement à tout ce qu’un homme sage et libre peut raisonnablement désirer pour sa sûreté et son bonheur. Je prie Dieu de vous diriger dans la voie de la justice pour que vous prospériez, et vos enfants après vous.

« Je suis votre véritable ami.

« Londres, 8 du mois nommé avril 1681. »

Tels furent les engagements pris par le quaker roi au début de son gouvernement, et c’est le devoir de l’historien de dire qu’à la différence de beaucoup plus grands souverains, ces promesses furent fidèlement tenues ; pendant un règne de trente années,

  1. Bancroft, II, 363.