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Johnson, qui s’était montré si loyalement dévoué à la cause des propriétaires, et qui fut reçu, dit un contemporain, comme Cicéron au retour de son exil. La Caroline devint province royale, et, en 1 732, fut officiellement partagée en deux États pour la commodité du gouverneur et des habitants.

Ce changement d’administration fut des plus favorables à la colonie, dont les progrès avaient été retardés par toutes ces querelles politiques et religieuses. Sous le règne des propriétaires, on n’y comptait que quatorze mille âmes, quoiqu’il y fût venu d’Europe un nombre d’émigrants bien plus considérable. De 1728 à 1790, le nombre s’accrut jusqu’à six cent quarante mille habitants.

Vous connaissez le régime d’une province royale. Un gouverneur, un conseil, nommés tous deux par la couronne, et une assemblée choisie par les planteurs, telles étaient les trois branches dont se composait la législature. Le gouverneur convoquait, prorogeait, dissolvait l’assemblée, avait un veto sur les lois, et exerçait le pouvoir exécutif avec l’assistance du conseil. Il avait aussi une part de l’autorité judiciaire, et nommait les magistrats et les officiers des milices. Toutes les lois étaient soumises à l’approbation du roi, mais elles restaient en vigueur jusqu’à ce qu’il en eût ordonné la révocation. C’était en somme un régime semblable à celui de la métropole[1].

  1. Ramsay, South-Carolina, ch. 1.