plus bas eût été un déshonneur ; les prendre plus haut eût été un danger. La liberté trouvait son compte à cette institution.
Quant au gouvernement représentatif, il est visible qu’il est sorti du régime féodal. L’idée de représentation était inconnue aux républiques de Grèce et d’Italie. À Rome, on avait trouvé dans l’organisation des centuries un moyen très-ingénieux de régler la puissance électorale, en tenant compte de la fortune et de l’âge ; mais on n’y a jamais connu ces délégations du pouvoir qui nous sont familières. La représentation ne pouvait sortir que d’un régime où des corporations souveraines envoyaient des fondés de pouvoir comme mandataires des intérêts de la communauté. C’est à ce titre que paraissaient les évêques et les abbés dans les conciles. C’est à leur imitation que se formèrent les états généraux en France et le parlement en Angleterre. Nos trois États sont l’expression d’une société hiérarchique, où les serfs ne sont point encore admis. Le parlement anglais offre le même spectacle, sinon qu’avec plus de fidélité aux idées féodales, prélats et barons sont confondus dans un même conseil pour assister le roi.
Le système féodal avait, nous l’avons dit, hiérarchisé les terres non moins que les personnes ; il avait immobilisé la richesse et la puissance ; aussi la hiérarchie survécut-elle aux causes qui l’avaient amenée, et quand la féodalité n’eut plus