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droits coûteux qui, indirectement, concourent à maintenir les propriétés en dehors du commerce, ou du moins en gênent beaucoup la circulation.

Ces droits, comme les droits sur les successions, sont un reste de la féodalité. Ils avaient leur raison d’être, au temps où le seigneur accordait quelque chose en accordant la transmission ; aujourd’hui ce n’est plus qu’un impôt, mauvais au point de vue économique, et qui va directement contre le but que la loi doit se proposer. Ces droits ruinent le petit propriétaire, et, au lieu d’atteindre la production faite, ils menacent et empêchent la production à venir.

Dès le premier jour, l’Amérique a eu aussi la publicité des hypothèques et a facilité l’expropriation immobilière. Ce sont deux questions qui ne souffrent point de difficulté quand la propriété n’a point de rôle politique.

Si maintenant nous comparons les trois pays, en résumant nos observations nous verrons qu’en Angleterre l’absence du principe d’égalité a amené de grandes misères, et, ce qu’il y a de plus dangereux pour les états, l’extrême pauvreté près de l’extrême richesse. La liberté politique ne résout point le problème social qui est le bonheur de tous, au moins pour la part que comportent les institutions humaines. En France, l’égalité est parfaite, mais la liberté n’est point organisée, si bien que