dépassé les Alleghany, se trouva à l’étroit dans la vallée du Mississipi, quand elle eut remonté le Missouri jusqu’à sa source, quand elle se fut approché des montagnes Rocheuses, et qu’elle eut touché le Pacifique, on comprit en Amérique qu’il y avait là une position à prendre, comparable, sinon supérieure, à la Louisiane. Ce n’était point seulement un commerce comme celui de la vallée du Mississipi qu’il s’agissait d’acquérir, c’était le commerce de l’Asie par le Pacifique. Avec des ports aussi beaux et un chemin de fer partant de Saint-Louis, l’Asie se trouvait à la porte de New-York ; la navigation dangereuse du cap Horn était supprimée, et on n’avait pas besoin de couper l’isthme de Panama, et de s’adresser à une puissance étrangère pour obtenir une communication qui après tout ne sera pas exclusivement américaine.
L’or de la Californie a détourné pour un moment la colonisation de l’Orégon ; mais, la fièvre passée, on reviendra forcément vers un pays qui offre plus de ressources agricoles et commerciales que la Californie, et déjà vous avez vu dans les journaux le projet d’un chemin de fer gigantesque mais possible, qui, partant de Saint-Louis de Missouri ou du lac Michigan, doit franchir les montagnes Rocheuses et aboutir, non pas en Californie, mais au Puget-Sound, la plus belle position de cette petite mer intérieure qui, par le dé-