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troit de Juan de Fuca, communique avec l’Océan ; le siège, désigné par la nature, d’une ville qui n’existe pas encore, et qui sera un jour l’entrepôt du commerce de l’Europe et de l’Asie, et la rivale de New-York.

L’importance de cette position, comprise dès le premier jour par le génie commercial des Américains, explique la passion qu’ils ont mise à obtenir la possession de l’Orégon. Dans son message de 1845, le président annonça l’intention formelle de faire prévaloir le titre clair et inattaquable des États-Unis sur l’Orégon, en d’autres termes la résolution de s’y maintenir, fût-ce par les armes. Grâce à la modération de l’Angleterre, qui céda de ses prétentions, grâce à l’habileté de lord Ashburton (M. Baring), un traité qui fit la part des deux nations rivales ajourna la lutte de ces deux puissances maritimes qui, un jour ou l’autre, se disputeront la suprématie des mers.

Je n’ai point l’intention de vous faire suivre les nombreuses et obscures questions de fait que soulevait la querelle de l’Orégon. Dès qu’on abandonne le principe de l’occupation permanente, on se perd dans des détails dont la vérification est impossible, et c’est sur une course de chasseurs qu’on fonde le droit à l’empire ; mais je ne puis laisser cette affaire sans appeler votre attention sur la politique qu’à cette occasion