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lypse[1] » de Pierre, racontée au Xe chapitre des Actes des Apôtres, et les modifications rituelles, en matière alimentaire, dont elle avait été le point de départ. Cyrille nous apprend, sans citer textuellement Julien, que celui-ci se moquait de Pierre « l’apôtre choisi entre les saints apôtres », déclarant qu’il s’était conduit comme un hypocrite, et s’était attiré de fortes observations de la part de saint Paul pour son attitude oscillante entre les Juifs et les Gentils[2].

XVI

Julien n’avait pas négligé non plus les aspects contemporains de la vie de l’Église. On a vu qu’il reprochait aux chrétiens de son temps l’intolérance dont ils faisaient preuve les uns à l’égard des autres, et que ne justifiait aucun précepte proprement évangélique[3]. Peut-être aussi signalait-il l’influence prépondérante des femmes dans les milieux chrétiens, l’activité de leur zèle charitable, qui servait leur prosélytisme[4], leur rôle funeste dans l’éducation des enfants[5]. Il s’emportait sans doute contre les moines, en tant qu’ennemis de cette « philanthropie » qui était pour lui le trait caractéristique de l’esprit hellénique[6],

  1. … ἑωρακέναι, ἳν’ εἴπω καθ’ ὑμᾶς, τὴν ἀποκάλυψιν (cette « apocalypse », pour parler comme vous), Neumann, p. 220, l. 19.
  2. P. 222, 17. Cf. ici p. 261.
  3. Voir plus haut, p. 406.
  4. L’indication rapide du Contra Galilaeos (p. 199, 15) est à compléter par ce que Julien a dit dans le Misopogon (p. 333 A, Hertlein) et dans la lettre 142 (Bidez, p. 192). À comparer un curieux passage de Libanius, Or., 16, § 47 (Förster, II, 178). « Quand (vous autres chrétiens), on vous parle d’un Platon, d’un Pythagore, voilà que vous alléguez votre mère, votre femme, votre intendante, etc. »
  5. Misopogon, p. 356 CD.
  6. P. 180, 10 (Neumann).