Aller au contenu

Page:Lacasse - Une mine de souvenirs, 1920.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les. » Les jeunes gens battaient des mains, les jeunes filles se tordaient sur leur chaise. Enfin, Madame L’Heureux prit la défense de ma mère… et la mienne. « Aussi nous voyons par la haute éducation du fils qu’il a une bien bonne mère… et que cette mère a un bien bon fils. » On applaudit ces paroles, et moi, en signe d’approbation, je me gonflai.

On m’a appris plus tard que ma naïve réponse avait amusé pendant plusieurs mois la galerie du grand théâtre de Montréal. Et c’est une de mes gloires présentes, passées et futures.

Mais passons outre. Voici venir la servante. Elle venait annoncer à Madame que la table était servie.

Ici, amis lecteurs, je vous demande le concours de votre sympathie pour m’aider à accepter jusqu’au bout les épreuves qui m’attendent. « Monsieur le Président », dit la dame, « veuillez avancer avec l’héroïne de la fête. » Je pars seul, les mains jointes, mais Mlle Imelda L’Heureuse me saisit le bras et nous arrivâmes sans encombre à la salle à dîner. Je crois bon de vous dire ici que les coutumes sont changées. Autrefois, dans les grands repas, c’était l’office du président de dépecer le plat de résistance. Puis l’étiquette lui accordait 20 minutes à une demi-heure, selon son appétit, pour manger après les autres. Ainsi le voulait

74