Page:Lacaussade - Poésies, t1, 1896.djvu/195

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A midi, sous l’asile agreste
Du ravin au vent tiède et doux,
Ivre d’aise, il faisait la sieste
Au bruit de l’eau sous les bambous.

Puis dans quelque source discrète,
Bleu bassin sous l’ombrage épars,
Baignant sa gorge violette,
Il courait sur les nénuphars.

Quand l’astre au bord de mers s’incline,
Empourprant l’horizon vermeil,
Il descendait de la colline
Pour voir se coucher le soleil ;

Et sur le palmier de la grève,
Et devant l’orbe radieux,
Au vent du large qui se lève,
Du jour il chantait les adieux ;

Et la nuit magnifique et douce
D’étoiles remplissant l’éther,
Il regagnait son lit de mousse
Sous les touffes du vétiver.

C’est là que l’oiseleur cupide,
Le guettant dans l’obscurité,
Ferma sur lui sa main rapide
Et lui ravit la liberté.