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XXIV

À MON FRÈRE


 
L’Océan à mes pieds déroulant l’étendue,
Dans l’ambiant azur la lune suspendue
Répandant sur les flots sa tremblante clarté,
Contre les rochers noirs la houle bondissante,
Dans l’infini de l’air une ombre blanchissante
       Flottant sous un ciel argenté ;

Sur le sable amolli par les baisers de l’onde
Les lames déployant leur nappe vagabonde,
Dans l’éther étoilé les lueurs de la nuit,
L’horizon se fondant sous de bleuâtres brumes,
Et sur la grève au loin la ceinture d’écumes
Que roule en gémissant la vague qui s’enfuit ;

L’oiseau pêcheur des nuits de son vol taciturne
Fendant les airs blanchis par le globe nocturne,
Comme un esprit des eaux rasant le sein des mers ;