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XXV

À UN JEUNE POÈTE CRÉOLE


 
S’il est une heure fortunée
Parmi nos heures d’ici-bas,
Une heure de paix couronnée,
Et de trêve à nos vains débats,

C’est l’heure, entre toutes bénie,
Où la strophe aux fraîches senteurs,
Pour nous, au vent de l’harmonie,
S’épanouit en vers chanteurs ;

C’est l’heure où quelque âme inconnue,
Sœur par l’accent et par le luth,
A notre muse inculte et nue
Adresse un fraternel salut ;

Où des mains que Dieu même inspire,
Nous consolant de tout affront,
Jettent des fleurs sur notre lyre,
Et des lauriers sur notre front.