Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/108

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Barde frère, dont le courage,
Réveillant mon luth endormi,
A traversé ma nuit d’orage
Pour m’apporter tes chants d’ami ;

Puisse le sort, pour moi sévère,
Clément et facile à tes vœux,
Dans ta course à travers la terre,
Vouloir les choses que tu veux !



As-tu dans ton cœur de jeune homme
Quelque beau rêve aux plis flottants,
Vierge que tout bas ta voix nomme,
Vierge qu’implorent tes vingt ans ?

Blonde et jeune de chevelure,
Vois-tu, dans l’ombre de tes nuits,
Une lumineuse figure
Sourire à tes chastes ennuis ?

Eh bien, qu’à l’heure où, lente et pâle,
La lune, oiseau mystérieux,
Ouvrant ses deux ailes d’opale,
Prend son vol à travers les cieux ;