Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/109

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L’onde au mélodieux ramage,
La brise aux murmures sacrés,
Bercent pour toi sa molle image
Sur un nuage aux flancs nacrés ;

Et que l’ange des doux mensonges
Fasse éclore, dans sa beauté,
Du blanc calice de tes songes,
Une blanche réalité !



Es-tu de ceux qu’un souffle enflamme,
Esprits épars dans l’univers,
Qui portent caché dans leur âme
Le mal de la muse et des vers ;

De ceux qu’une âpre soif altère,
Et qui, troublés jusqu’au tombeau,
S’en vont inquiets par la terre,
Malades de l’amour du beau ?

Eh bien, qu’une large harmonie,
Berçant le cours de tes pensers,
Pour en alléger ton génie,
Les roule à flots toujours pressés !