Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/110

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Qu’aux pieds ombreux des ravinales,
Dans quelque île aux flots caressants,
Ta vie aux brises virginales
S’exhale en lumineux accents !

Que de son onde au ciel puisée
L’aube, mouillant l’herbe des champs,
Roule ses perles de rosée
Sur la jeunesse de tes chants !

Que chaque jour, plus riche encore,
Éblouissante ascension,
Sur ton esprit, comme une aurore,
Se lève l’inspiration !

Qu’enfin sur ta route choisie,
Rencontrant un bonheur rêvé,
Tu trouves dans la poésie
Ce qu’hélas ! je n’ai point trouvé.



Bonheur ! éternelle chimère !
L’homme, jouet d’un sort railleur,
Ne quitte le sein de sa mère
Que pour apprendre la douleur.