Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Est-ce impuissance, orgueil, envie ?
Dieu le sait ! — mais mon cœur est las ;
Et sur les ronces de la vie
Je tombe, enfin ! je saigne, hélas !

Ainsi partout deuil et tristesse !
L’homme, d’espoir découronné,
Au mont désert de la vieillesse,
Marche des siens abandonné.

Étouffons donc notre délire,
Et laissons nos pleurs seuls parler !
Il est des douleurs que la lyre
Est impuissante à consoler !

 

Mais pourquoi d’un triste nuage
Assombrir l’azur de ton ciel ?
Pourquoi, dégoûté du breuvage,
Mêler mon absinthe à ton miel ?

Sauve du doute qui m’assiège
Ton avril au rêve enchanté ;
Lys, garde ta robe de neige !
Cygne, ton plumage argenté !