Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/128

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Oiseau pêcheur, vers le rivage
Tu reviens au coucher du jour ;
Tu vas retrouver sur la plage
Et ton nid d’algue et ton amour.
Tandis que l’ombre t’y ramène,
Vers d’autres cieux le vent m’entraîne.
Sur ces bords, mon natal espoir,
Porte ma plainte et ma tristesse :
Comme il s’éloigne avec vitesse !
Bonsoir, heureux oiseau, bonsoir !

Et des monts les sommets sublimes
Déjà sont voilés à mes yeux.
Pics abaissés des hautes cimes,
Recevez mes derniers adieux !
Quand le soleil sur cette terre
Demain luira, fils solitaire,
Hélas ! je ne pourrai plus voir
Le ciel si bleu de la patrie :
Adieu donc, mon île chérie !
Bonsoir, ô mon pays, bonsoir !


En appareillant de la rade de Saint-Denis, île Bourbon.