Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/138

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Mais, quels que soient l’homme et la rive
Que ma nef aborde en son cours,
Si la terre où ma barque arrive
M’ouvre ses bras pour quelques jours ;

Séduit par la beauté des âmes,
Séduit par la beauté des lieux,
D’un ciel plus doux sentant les flammes
Inonder mon cœur et mes yeux,

Je chante, heureuse créature,
Enfant par les muses hanté,
Je chante l’homme et la nature,
Je chante l’hospitalité.

Sois donc béni, toi dont la lyre
M’accueille en frère sur ces bords !
Béni dans ton heureux délire !
Béni dans tes heureux transports !

Que le flot à ma nef contraire
Pour toi n’ait jamais de rigueurs !
Que toujours il te porte, ô frère !
Vers des groupes d’îles en fleurs.

Qu’un vent frais chasse tout nuage
Qui pourrait voiler tes beaux jours,
Et, doux chanteur, qu’un doux feuillage
Abrite tes douces amours !