Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/147

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Le letchy balançant ses grappes de fruits roses,
Le manguier de son dôme ombrageant les jam-roses,
Et la colline ombreuse exhalant ses fraîcheurs,
D’où l’œil voit sur les mers la barque des pêcheurs ;
Le front aérien des Salazes sublimes
Dont aucun pied humain n’a profané les cimes.
Je me rappellerai les bords de la Dumas,
Les plaines du Champborne aux sveltes mimosas :
C’est là que j’ai grandi sous les yeux de ma mère ;
C’est là que s’élevait son agreste chaumière,
Dont le toit dominait les vastes champs de riz,
Comme un nid balancé par les rameaux fleuris.
Je me rappellerai ces lieux de ma naissance
Qu’une enfant, notre sœur, parfumait d’innocence ;
Et mon âme et mes yeux auront des pleurs d’amour,
Et sous l’azur sacré du céleste séjour,
Mariant ses accords à ma voix attendrie,
La lyre chantera ma terrestre patrie.