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XLV

LES OISEAUX


 
Enfants des airs, heureux oiseaux, lyres ailées,
Qui passez si légers, si libres dans les champs ;
Hôtes harmonieux des monts et des vallées,
Qui dépensez vos jours dans la joie et les chants ;

Poètes qui chantez en tous lieux, à toute heure,
Ignorant les soucis dont l’homme est agité ;
Qui, le soir, dans les bois trouvez une demeure,
Et dans l’air, le matin, trouvez la liberté ;

Rivaux heureux, rivaux aux chansons éternelles,
Que je vous porte envie en vous suivant des yeux !
Quand la terre a blessé vos pieds, ouvrant les ailes,
Vous pouvez fuir du moins et monter vers les cieux.

Vous prodiguant les biens dont la nature est pleine,
Le sort vous livre tout sans lutte et sans combats ;
Sans suspendre vos chants vous trouvez dans la plaine
L’eau claire et l’épi mûr que nous n’y trouvons pas.