Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/173

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Le ciel qui vous sourit est pour nous bien austère ;
Il a courbé nos jours sous un bien lourd fardeau :
Pour rafraîchir les fronts que la pensée altère,
Les rameaux n’ont point d’ombre et les fleurs n’ont point d’eau.

Chanteurs favorisés, ô voix pleines de charmes !
Oui ! la terre vous aime, oui ! le sort vous est doux.
Bénissez donc le ciel, oiseaux, gosiers sans larmes !
Bénissez-le pour vous et priez-le pour nous !

Priez Dieu qu’il nous fasse, après les jours contraires,
Et des cieux plus cléments et des soleils meilleurs ;
Priez Dieu pour qu’il donne aux poètes, vos frères,
Un épi dans la plaine et de l’eau dans les fleurs.

 
ENVOI AU POÈTE OCTAVE LACROIX

De l’oiseau vous avez, ami, la voix et l’aile ;
Comme lui vous fuyez la terre pour le ciel.
A l’idéal en vous le poète est fidèle :
Vous aimez, vous chantez, cœur d’or, esprit sans fiel.