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XVLI

SOUVENIRS D’ENFANCE


 
O frère, ô jeune ami, dernier fils de ma mère,
O toi qui devanças, dans le val regretté,
Cette enfant, notre sœur, une rose éphémère,
         Qui ne vécut qu’un jour d’été ;

Que fais-tu, cher absent, ô mon frère ! à cette heure
Où mon cœur et mes yeux se retournent vers toi ?
Ta pensée, évoquant les beaux jours que je pleure,
         Revole-t-elle aussi vers moi ?

Souvent dans mon exil, je rêve à notre enfance,
A nos matins si purs écoulés sous les bois,
Et sur mon front le vent des souvenirs balance
         Les molles ombres d’autrefois.

Pour tromper les ennuis d’un présent bien aride
Pour rafraîchir mon pied que la route a lassé,
Je remonte, songeur, à la source limpide
         Qui gazouille dans mon passé.