Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/177

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Ainsi coulaient nos jours. — O radieuse aurore !
O mes doux compagnons, je crois vous voir encore !
Bonheurs évanouis des printemps révolus,
Soleils des gais matins qui ne m’éclairez plus,
A vos jeunes chaleurs rajeunissant mon être,
Je sens mon cœur revivre et mon passé renaître !
Je vous retrouve enfin ! Je vois là, sous mes yeux,
Courir sur les gazons mes souvenirs joyeux.
Je vois, de notre mère oubliant la défense,
Par les grands champs de riz voltiger notre enfance.
Chassons le papillon, l’insecte, les oiseaux,
Glanons un fruit tombé sur le cristal des eaux ;
C’est le ravin, le lac aux vagues argentines,
Le vieil arbre ombrageant nos têtes enfantines ;
C’est toi, c’est notre mère aux yeux pleins de douceur !
C’est moi, c’est… ô mon frère ! où donc est notre sœur ?



Un tertre vert, voilà ce qui nous reste d’elle !
Quand une âme est si blanche, à lui Dieu la rappelle.