Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/179

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Un même nid le soir berçait nos longs sommeils.
Temps heureux ! Et la mort ! ô deuil ! ma pauvre mère !…
Elle vint après nous et s’en fut la première.
Sous un souffle glacé j’ai vu ployer son corps ;
L’ange froid des tombeaux éteignit sa prunelle,
Et, loin d’un sol en pleurs l’emportant sur son aile,
Ensemble ils sont partis pour le pays des morts.



Sa tombe ?… Elle est au pied de la haute colline
Dont le front large et nu sur l’Océan s’incline ;
Où la vague aux soupirs des mornes filaos
Vient mêler jour et nuit ses lugubres sanglots,
Et semble pour les morts, d’une voix solennelle,
Chanter le Requiem de sa plainte éternelle.

Paris, 1840.