Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/193

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Là, les bibaciers aux fleurs blanches,
Chargés des gouttes de la nuit,
Laissent pour toi choir de leurs branches
Les perles d’ambre de leur fruit.

Là, tu bois une eau vive et fraîche,
Qui reflète en ses flots moirés
Ton beau visage au teint de pêche
Et tes yeux bleus aux cils dorés.

Ici, splendide comme un rêve,
La plaine au jour vient de s’ouvrir ;
Plaine où toute aile qui s’élève
Semble t’inviter à courir.

Ici, sur le bambou qui ploie,
Roseau sonore et frémissant,
Comme un cactus ardent, flamboie
Le cardinal éblouissant.

Ici, l’arbre au superbe ombrage,
Déployant ses larges rameaux,
Berce au vent son vaste feuillage
Où pendent des grappes d’oiseaux.