Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/194

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Ainsi tout t’appelle et t’enchante,
Tout invite et séduit tes yeux,
L’eau qui parle, le nid qui chante,
Le soleil qui remplit les cieux.

O joie ! ô fleurs ! ô mélodie !
Mais l’astre monte et, plus puissant,
Au ciel que sa marche incendie
Roule son disque incandescent.

Déjà dans les grands champs de cannes,
Dans les déserts du firmament,
Et sur les monts, dans les savanes,
Déjà tout n’est qu’embrasement.

Nul vent, nul souffle qui balance
L’oiseau gazouillant sur l’épi :
Partout plane un ardent silence,
L’ardent silence de midi !

Sous le soleil, mornes et calmes,
Les palmiers aux fronts panachés
Laissent traîner leurs larges palmes
Sur les bœufs à leurs pieds couchés.