Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/198

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Reine des soirs, vierge au front pâle,
Fuyant son humide prison,
Dans sa nef de nacre et d’opale
La lune monte à l’horizon.

Salut à toi, beauté sereine,
Rêveuse aux regards amollis !
Verse-nous, verse, ô vierge-reine,
Tes rayons blancs comme le lys !

Et le tableau s’éclaire et change,
Et sous l’ambiante lueur
Tout se confond, tout se mélange,
Ombre et contour, forme et couleur.

Et telles que des pâquerettes,
Filles du nocturne zéphyr,
Mille étoiles s’ouvrent discrètes,
Blanches sur un champ de saphir.

Et tout est repos et mystère,
Et le silence est solennel,
Et l’on sent respirer la terre,
Et l’on voit sourire le ciel.