Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/199

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Alors, à la chaste lumière
Des belles étoiles de Dieu,
L’enfant au ciel fait sa prière,
A son ange elle dit adieu,

Et, loin de tout souffle profane,
Elle dort, rose de santé,
D’un sommeil pur et diaphane
Comme nos claires nuits d’été.



Oh ! dors ton sommeil d’innocence,
Ce pur sommeil des heureux jours !
Des bonheurs calmes de l’enfance,
Vois-tu, l’on se souvient toujours.

Gerbes d’or ou gerbes fanées,
Quelques épis qu’on glane ailleurs,
Les épis des jeunes années,
O ma fille ! sont les meilleurs.

Quand vient la vieillesse morose,
Quand vient l’âge aux soucis rongeurs,
Vers son enfance gaie et rose
On se tourne les yeux en pleurs.