Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/200

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Et l’on s’arrête avec envie
A cet âge aimé du Sauveur,
Qui joue aux portes de la vie
Sans se douter de son bonheur.



Chante, oiseau ! ton jour vient d’éclore.
Vis dans les champs ! vis dans les bois !
Sois jeune ! il en est temps encore.
L’homme, hélas ! ne l’est qu’une fois.

Bientôt viendront les jours d’études
Les jours d’école et de leçons.
Adieu les vertes solitudes !
Adieu la plaine et les buissons !

Alors, plus de jeux, plus de course !
Il te faudra, dès le matin,
Porter ton esprit à la source
D’où coule le savoir humain.

Buvant de cette veine austère
Le flot lent et silencieux,
Souvent à son eau salutaire
Se mêlera l’eau de tes yeux.