Aller au contenu

Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

j’ai senti s’apaiser mes révoltes et mes impatiences de la vie ; à l’amour énervant de la rêverie a succédé le culte féconde de l’étude. Vous m’avez fait comprendre le charme pacifiant et la consolation qu’on trouve dans le commerce d’une âme élevée, tout entière aux spéculations de la science. Votre belle intelligence si calme, votre belle vie si pleine de bonnes actions, m’ont été d’un salutaire enseignement. Par votre indulgence en face des misères inhérentes à la nature humaine, par votre dévouement à la vérité et à toutes les causes saintes, par votre sévérité pour l’erreur intéressée, vous m’avez appris à bien penser de l’homme, de ses ressources natives, de ses richesses virtuelles. Je vous dois beaucoup, je vous dois le peu que je suis. Et voici qu’au moment où l’occasion se présente pour moi de vous montrer ma reconnaissance — une reconnaissance qui ne s’éteindra qu’avec mon dernier souffle — mon esprit hésite et ma main tremble ; je n’ose en écrire le témoignage sur un livre qui vous appartient ! Hélas ! mon ami, c’est que je m’arrête devant l’insuffisance de mon œuvre : je me dis que votre nom — un nom que d’impérissable travaux ont rendu