Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/202

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

TROISIÈME PARTIE

L’ADOLESCENCE

 
Mais voici venir un autre âge :
Déjà la sève au jet puissant
Éclate en gerbes de feuillage
Au front de l’arbre adolescent.

Déjà dans son nid qui chancelle
L’oiseau, que l’ombre aime à voiler,
Sent, avec sa force et son aile,
Venir le temps de s’envoler.

Déjà la vierge humble et splendide,
Cœur chaste au vent du ciel éclos,
Sort de son enfance candide
Comme Vénus sortit des flots.

Jeune arbuste de mon parterre,
Trop frêle encor pour les hivers,
A quelle brise de la terre
Ouvriras-tu tes rameaux verts ?