Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/251

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A nos cœurs défaillants, à nos pâles faiblesses,
Redouble si tu veux les coups dont tu nous blesses,
Amour ! ô passion faite d’âme et de chair,
Ton culte à nos douleurs n’en sera pas moins cher !
Le sein encor saignant, je bénirai tes armes !
C’est toi qui m’enseignas la volupté des larmes !
Tu fais tout l’homme, ô toi par qui j’ai tout appris !
Oui ! dût de nos ferveurs la tombe être le prix,
Amour ! dieu jeune et fort, dieu dont le mal enivre,
Dieu qui nous révélas comme il est doux de vivre,
Dût ton souffle au tombeau précipiter nos pas,
Notre âme en s’éteignant ne te maudira pas !



Des secrets souvenirs confidente fidèle,
Muse ! tandis qu’au loin la première hirondelle
Trace les vifs sillons de son vol dans l’azur,
Par un jour printanier si clair, un ciel si pur,
J’ai voulu dans ce parc, asile aimé des mousses,
Voir avec toi du sol monter les jeunes pousses,