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Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/278

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LXXIII


 
De leurs cercles bruyants où tout est faux et vide
Quand j’ai, silencieux, longtemps subi le poids,
Esprit malade, esprit de solitude avide,
Comme un oiseau blessé, je m’enfuis vers les bois.

Là, tout est doux et grand, rien n’irrite et ne pèse ;
Je m’abreuve de calme et de recueillement.
Les bois me sont amis ! leur charme qui m’apaise
Endort de mes pensers l’amer bouillonnement.

Là, sous le ciel tranquille, et voilé d’ombres douces,
Dans l’herbe assis au pied du chêne ou du bouleau,
Abrité sous un nid de silence et de mousses,
J’écoute à moi venir les murmures de l’eau.

Là, j’écoute parler la brise avec la feuille ;
L’oiseau cause avec l’arbre et l’onde avec la fleur.
Là, seul avec moi-même et leur voix qui m’accueille,
Mon front se rassérène et je deviens meilleur.