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Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/29

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Celui qui de son sang racheta nos malheurs,
Pour conquérir le monde a choisi des pêcheurs.

LA MÈRE

Si le but est divin et si l’aile est divine,
Qu’importe l’horizon ! qu’importe l’origine !
Qu’il s’élance des mers ou qu’il parte d’un nid,
L’astre et l’aigle des cieux atteindront le zénith !
Mais l’aigle et le soleil ont des ailes de flamme !
Mais le Christ à l’apôtre avait prêté son âme !
Mais l’astre et le disciple, instruments radieux,
Faits pour guider la terre et l’homme vers les cieux,
S’éclairant au foyer des volontés suprêmes,
Rayonnent par le maître et non point par eux-mêmes !
Eh ! quels sont parmi nous les hommes de son choix ?
Dieu nous a-t-il prêté sa lumière ou sa voix ?
Ce siècle est encombré d’ambitions hautaines !
Les cœurs sont aveuglés, les routes incertaines.
Combien, hélas ! combien sont arrivés trop tard
Pour briller à leur place au firmament de l’Art !
Ami, quand le soleil plane au dôme céleste,
L’étoile doit voiler son front pâle et modeste,
Jusqu’à l’heure où, s’ouvrant, fleurs des nocturnes cieux,
Les étoiles, ses sœurs, éclosent à nos yeux.
L’humble oiseau, pour chanter, attend que sur la terre
La nuit ait répandu son ombre et son mystère.
Chante et brille comme eux, loin du jour et du bruit ;