Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/304

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C’est l’heure où dans la source à la voûte pierreuse
Le chasseur, fils des monts, plonge ses pieds nerveux ;
C’est l’heure où le ramier de la forêt ombreuse
Trempe son bleu plumage aux eaux des bassins bleus.

Comme eux, tandis qu’au loin la glèbe s’ouvre et fume,
Parmi les nymphéas, dans ce lac argenté,
Baigne, ô doux bengali ! baigne ta molle plume,
Ta plume au duvet rouge et de blanc moucheté.


LA DUMAS

Mais j’entends la Dumas qui passe et nous appelle.
Viens dans ses flots puissants avec moi te jeter.
Hardis nageurs, bercés par l’onde maternelle,
Mollement vers la mer laissons-nous emporter.

Devant nous, et longeant les vagues diaphanes,
La rive marche avec ses groupes de pêcheurs,
Ses laveuses, ses rocs, ses remparts de lianes
Laissant traîner sur l’eau les grappes de leurs fleurs.

Site agreste et mouvant, ondoyant paysage !
Là, c’est la sucrerie assise au bord des eaux ;
Là, sur le pic ardu paît la chèvre sauvage ;
Là, s’abreuve au courant la vache aux blonds naseaux.