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LXXXIII

LA VIERGE DES PAMPLEMOUSSES


 
Marie, ô douce enfant aux grands yeux de gazelle,
Qui naquis sur un sol où croissent les palmiers ;
Toi dont l’âme charmante et les songes premiers
Se sont ouverts, bercés à la voix fraternelle
         Des bengalis et des ramiers !

O douce enfant ! ta vie aux flots riants et calmes,
Pareille aux bassins bleus de mon climat natal,
N’a jamais réfléchi dans son sein virginal
Que la liane en fleur et l’arbre aux vertes palmes
         Penchés sur son mouvant cristal.

Sous les bambous lustrés où l’oiseau de la Vierge
Fait son nid, où la brise a d’ineffables voix,
Au pied du morne, abri de la biche aux abois,
Parmi les blancs lotus qui parfumaient ta berge,
         Ton onde errait, source des bois !