Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/353

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surtout leur cordiale affabilité, séduisent dès l’abord et captivent l’étranger. Pour être quelque peu anglaise par les mœurs, la langue et certaines habitudes acquises de comfort, la société de votre pays n’en est pas moins encore toute française par le cœur : son vif esprit est ouvert aux choses de l’intelligence ; elle aime l’art et l’accueille ; elle le fête même à l’occasion ; son hospitalité est alors des plus empressées.

Un jeune poète voyageur, arrivé presque en même temps que moi dans la colonie, y fut reçu avec les témoignages de la plus flatteuse distinction ; mais, je vous le répète, madame, mon intention n’est pas de vous entretenir ici de la vie mauricienne, je veux seulement vous dire ma visite aux Pamplemousses. Et pourquoi ne vous l’avoureais-je pas ! moi aussi c’était la que m’appelaient avant tout mes sympathies de voyageur.

Je suis de ceux qui à tous les étonnements de la cité préfèrent les charmes simples de la nature ; j’admire les œuvres de l’homme, mais j’aime les bois.

Madame votre sœur, près de laquelle vos lettres m’avaient ménagé une bienveillante réception, comme si elle avait deviné mes impatientes curiosités, m’offrit de me servir de guide dans mon pèlerinage. Le jardin des Pamplemousses est souvent pour elle et ses enfants un but de promenade matinale ; quelquefois même, pendant l’ardente saison, elle y va avec sa petite famille passer des journées entières. Vous jugez, madame, si j’acceptai. avec reconnaissance. Il fut