Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/359

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du Jardin des Plantes ; à gauche est le presbytère et le cimetière où croissent, parmi les tombes, le laurier-rose et le filao ; à droite sont de riches plantations, et l’on voit, entre les hautes flèches des cocotiers, la blanche colonnade de Monplaisir, la villa aux eaux vives, ancienne résidence des gouverneurs de l’île. Cette église est petite, mais touchante de grâce et de simplicité ; elle semble, de son verdoyant plateau, sourire à toute la campagne. Ses murs couverts de mousse, de scolopendre et de grappes de lierre, portent cette empreinte de vétusté que les années seules déposent sur les monuments, et que l’homme devrait toujours leur laisser. A l’intérieur, elle est de la plus coquette propreté ; les bancs et la chaire sont soigneusement entretenus. Ici point de vitraux peints ni d’ombres mystérieuses ; de larges fenêtres donnent passage à un jour limpide et clair ; tout cela est sans faste, doux, lumineux et frais ; on se sent bien dans le pays des brises et des palmiers ! le maître-autel est beau, orné avec goût ; les deux autres autels sont consacrés, celui de la nef de gauche à la Vierge, celui de la nef de droite à saint François d’Assise, patron de l’église. Il y a peu de tableaux ; le plus remarquable est une Sainte Famille d’après Raphaël. A une Ascension d’après le Guide, à une toile représentant les Quatre Pères de l’Église, il faut joindre un Saint François d’Assise dû à l’habile pinceau d’un de vos compatriotes, M. Émile Michel. Cette dernière toile, dont le peintre créole a doté la paroisse, a été faite, dit-