Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/360

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on, d’après Velasquez. – Vous le voyez, madame, cette pauvre chapelle n’est plus ce que vous l’avez connue ! Le temps lui a apporté parure et richesse. Espérons qu’elle s’embellira encore, mais souhaitons qu’on lui conserve ce caractère de sainte rusticité qui s’harmonise si parfaitement avec le paysage d’alentour.

La paroisse des Pamplemousses est une des plus anciennes de l’Ile de France. Dès 1734, M. le chevalier de Nyon, premier gouverneur pour les Français, s’y était transporté pour faire choix d’un emplacement convenable et y élever un édifice religieux. Ces premiers projets n’eurent pas de suite. En 1742, M. de la Bourdonnais marqua d’une croix le tertre où fut bâtie plus tard (vers 1756) la jolie église que je viens de visiter avec vous. M. de la Bourdonnais avait une préférence marquée pour le quartier des Pamplemousses, ainsi appelé de l’arbre importé de Siam, et qui, par ses soins, s’y naturalisa facilement. Cette préférence du gouverneur, ou plutôt du créateur de la colonie, a laissé d’utiles et nombreux souvenirs. Il faisait de fréquentes tournées dans le village pour surveiller lui-même et encourager les naissantes habitations. La proximité de la ville, la fertilité du sol, la douceur de la température, tout y attirait et contribuait à une prompte colonisation. M. Poivre, l’intendant général des îles de France et de Bourbon, y jeta les fondements du Jardin botanique et de la villa de Monplaisir. M. Céré, l’excellent créole, l’intelligent