Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/69

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Pour nous, enfants qu’allaita sa parole,
Fronts qu’ont mûris ses viriles chaleurs,
Couvrons son nom d’une sainte auréole,
Que son tombeau verdisse sous nos pleurs !…
Oh ! nous n’avons ni marbres ni murailles
Pour l’humble tertre où tu dors désormais ;
Mais nos sanglots ont dit tes funérailles,
Mais notre amour, notre âme, nos entrailles,
Sont le vivant sépulcre où tu vis à jamais !

 

Oh ! c’est peu sur son nom que de verser des larmes !
C’est à vous de parler, amis, puisqu’il s’est tu,
           A vous de relever ses armes,
Pour combattre après lui comme il a combattu !

Disciples fraternels, continuons son œuvre.
De sa foi déployant le signe radieux,
           Du passé frappons la couleuvre
Et posons sur sa tête un pied victorieux.

Nous sommes les enfants, l’attente d’un autre âge,
De l’opprimé sur nous que les pleurs soient puissants !
           Vengeons un séculaire outrage !
Du crime des aïeux nous sommes innocents !