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XVIII

UNE VOIX LOINTAINE


A la mémoire du poète anglais W. Falconer,
né en Écosse, mort à l’île Bourbon.


 
Une voix a passé dans ma nuit d’insomnie…
Des brumeuses forêts de la Calédonie
Pour me rejoindre elle a traversé l’Océan,
Et la Ligne torride et le Cap atlantique :
Cette voix, c’est la tienne, ô barde au cœur antique,
         Fils de Byron et d’Ossian.

Tu viens, me rappelant nos communes croyances,
Gourmander mes langueurs aux mornes défaillances,
Et sous mon ciel de feu, par de virils conseils,
Aux luttes du Devoir et de la Poésie
Convier ma dolente et stérile énergie
         Qu’endort le poids des lourds soleils.