Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/88

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Tonne !… puis éteignant ta sainte frénésie,
Épanche de ton âme et de ta poésie
         L’apaisement mélodieux.

« Dans l’arène descends des sommets de la lyre !
Quel que soit son orgueil, l’homme subit l’empire
Et des mâles talents et des mâles vouloirs !
Que ton luth soit une âme à la fibre sonore
Prophétisant le jour dont tu vois l’aube éclore
         Dans l’avenir aux longs espoirs.

« Au camp des opprimés dis ton rêve sublime !
Dieu, qui bénit leur cause et l’ardeur qui t’anime,
Parlera par ta bouche et soutiendra ton cœur ;
Et ton esprit ouvrant ses ailes de lumière,
Tu pourras de ta nuit de lutte et de poussière
         Sortir rayonnant et vainqueur ! »



Je puis à ton appel, ami, prêter l’oreille.
Mon cœur a devancé ce que ton cœur conseille :
La lyre qui pleurait a grondé sous mes doigts.
Je n’ai pas abdiqué ma rude et noble tâche ;
Devant le fait brutal, j’ai seul et sans relâche
         Protesté du moins de la voix :