Page:Lacenaire, éd. Cochinat, 1857.djvu/241

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On a, en effet, trouvé dans sa chambre un couteau ensanglanté ; le carrelet a été découvert derrière une chiffonnière.

Avril. — Si Lacenaire a été blessé à la main, il a dû en conserver la cicatrice.

Lacenaire, qui vient de cesser la lecture de son journal, montre, en souriant, à son avocat, la cicatrice légère que la blessure lui a laissée au petit doigt de la main droite.

Avril soutient qu’il n’a jamais eu connaissance de cette blessure.

C’est sur cette circonstance et sur ce fameux couteau dont Lacenaire n’a pas pu ou n’a pas voulu expliquer la présence sur le lieu du crime, que vont rouler les débats qui vont suivre.

Après cet incident, nous rapporterons en entier l’intéressante déposition de M. Allard, bien que la plupart des circonstances qu’elle relate aient été déjà mises au jour par nous. Mais nos lecteurs verront, dans les paroles même de l’honorable fonctionnaire, combien nous avons serré de près la vérité, en racontant les épisodes de l’étrange existence de Lacenaire. Nous n’avons pas voulu résumer ce témoignage, car rien à nos yeux ne reproduit mieux la couleur et le véritable caractère d’un procès que les expressions même dont se sont servies les personnes qui y ont figuré.

Revenons à la cicatrice de Lacenaire. Avril demande que l’on examine la main de son associé.

Avril. — Je demande que l’on examine la cicatrice.