Page:Lacenaire, éd. Cochinat, 1857.djvu/244

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Avril ne s’est servi que de la hache contre Chardon fils. J’affirme que personne que moi n’a porté la main sur la veuve Chardon ; ainsi, il ne peut y avoir de traces de coups de couteau sur elle.

M. Costaz. — La plaie du cou n’aurait pu être faite avec l’instrument triangulaire que voici ; les côtés du carrelet n’auraient pas fait une coupure aussi nette, mais une déchirure.

Lacenaire. — Ce qui est certain, c’est que je n’ai pas quitté une minute la veuve Chardon ; je l’ai laissée ensuite entassée sous les matelas et les couvertures.

M. le docteur Ollivier (d’Angers) entre dans les mêmes détails et porte un jugement semblable à celui de ses confrères sur l’emploi d’un instrument piquant et tranchant, tel qu’une lame de couteau, et le concours de deux personnes pour l’assassinat de la veuve Chardon.

M. le Président. — Celui qui se déclare auteur du crime prétend qu’il l’a commis seul et qu’il s’est servi d’un carrelet, mais non d’un couteau.

M. Ollivier. — La mémoire de l’inculpé le sert mal. Il y a un fait matériel et très positif. Il y a eu deux instruments : l’une des plaies prouve l’impossibilité de l’emploi d’un instrument triangulaire ; c’est celle du voile du palais, membrane flottante qui a été coupée avec netteté, et dans laquelle le carrelet aurait dû laisser l’empreinte de ses trois angles. D’ailleurs, nous avons trouvé dans la chambre de la femme Chardon un couteau ensanglanté qui s’adaptait parfaitement à la blessure du cou.

M. le Président. — Lacenaire, il n’y a rien à répondre à cela.