Page:Lacenaire, éd. Cochinat, 1857.djvu/277

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ses gants. Toutes les dames et tous les avocats placés à leurs bancs le regardent attentivement. Il salue les unes et les autres.

L’audience du 15 décembre est ouverte à dix heures et demie. Les accusés sont introduits.

Lacenaire conserve toujours la même apparence de sang froid et de tranquillité. Il parle avec vivacité à son avocat qu’il semble consulter ; François est pâle et paraît abattu ; Avril promène un regard haineux sur le public qui encombre toutes les parties de la salle ; ses joues sont couvertes d’une rougeur fébrile. Comme la veille, tous les bancs réservés sont garnis de dames, dont Lacenaire, surtout, attire l’attention.

Il se lève et demande la parole : Avant que l’audition des témoins continue, dit-il, je prie M. le Président de faire rechercher un dossier du cabinet de M. Michelin, juge d’instruction. Il trouvera un procès-verbal dressé par un commissaire, dans une tentative d’assassinat dont j’ai été victime lorsque j’habitais le Bâtiment-Neuf, tentative faite par les prisonniers à l’instigation de François.

M. le Président. — Le fait est vrai et résulte de l’instruction de cette affaire.

François. — Je suis étranger à tout cela ; j’étais au secret sur une autre cour.

M. le Président. — François vous a fait des menaces ?

Lacenaire. — Il n’y a pas eu seulement de la part de François des menaces, il y a eu aussi des voies de fait dont j’ai été victime. Un procès-verbal a été dressé, et je tiens à ce que ce procès-verbal soit lu à MM. les jurés.