Aller au contenu

Page:Lacenaire, éd. Cochinat, 1857.djvu/315

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Me Brochant, pour lui témoigner toute sa reconnaissance.

Me Vidallot présenta la défense d’Avril, et chercha à prouver que le témoignage isolé de Lacenaire, animé par la vengeance, ne pouvait suffire pour porter la conviction dans l’âme de MM. les jurés.

Me Laput annonça, en commençant, que sa plaidoirie ne durerait pas moins de deux heures. Après une heure, le défenseur demanda quelques instants de repos.

— J’ai faim, François, et toi ? dit alors Avril.

— Moi aussi, répondit François.

Lacenaire fit observer à M. le président que, depuis le matin, les trois accusés étaient à jeun.

L’audience fut suspendue et renvoyée à sept heures.

À sept heures, l’audience fut reprise ; l’affluence n’était pas moins grande ; aucun des curieux n’avait quitté sa place ; les dames surtout qui garnissaient les bancs réservés, cédant à l’empire de la curiosité, paraissaient décidées à attendre le dénoûment du drame.

Me Laput continua sa plaidoirie, qu’il termina en rappelant à MM. les jurés les erreurs dans lesquelles était trop souvent tombée la conscience des hommes.

Lacenaire, durant tout le cours de cette longue plaidoirie, où l’avocat avait constamment dirigé contre lui d’accablantes récriminations, conserva une attitude assurée, et son sourire habituel ne cessa pas un seul instant de jouer sur ses lèvres.

M. le Président. — Lacenaire, avez-vous quelque chose à ajouter à votre défense ?

Lacenaire se leva et s’exprima en ces termes :

Messieurs les jurés, si je n’avais à me défendre que