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Page:Lacerte - La Gardienne du Phare, 1921.djvu/71

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la gardienne du phare

avaient peu dormi depuis quelques semaines et toutes deux étaient épuisées.

Ce n’est que le lendemain, dans l’avant-midi, que Claire se rappela la lettre du vieillard, enfermée dans une cassette d’ébène, dont elle avait la clef.

CHAPITRE XXVII

La lettre

Claire trouva la cassette dans le bas d’un chiffonnier faisant partie de l’ameublement de la chambre qu’avait occupée le vieillard, et, tandis que Zilumah travaillait au ménage, Claire se prépara à en examiner le contenu. Il y avait une lettre au large cachet de cire. Claire prit cette lettre et retourna l’enveloppe pour en lire l’adresse. Aussitôt, un cri lui échappa, car voici ce qu’elle vit :

« Claire d’Ivery,
Phare des glaces ».

Ainsi, le vieux gardien savait qui elle était !… Il le savait et c’est pourquoi peut-être il avait insisté, oui, insisté, pour l’emmener au « phare des glaces », hors de tout danger !!…

Claire fut saisie de remords : elle n’avait jamais aimé cet homme et, en ce moment, elle se reprochait amèrement son ingratitude…

Quand la jeune fille fut revenue de sa première surprise, une autre chose la frappa : une particularité dans l’écriture du vieillard. Où avait-elle vu cette écriture déjà ?… Elle était sûre de l’avoir vue quelque part et même elle semblait être associée, cette écriture, à un souvenir tragique… Ces mots, liés les uns aux autres… ces caractères fermes et masculins…

Que pouvait bien contenir cette lettre ?… Peut-être des reproches pour son ingratitude ?… Le moyen de le savoir d’ailleurs, c’était d’en prendre connaissance. La lettre n’était